Les acteurs du Pidma à Douala, le 29 juin 2015
Les acteurs du Pidma à Douala, le 29 juin 2015

Les acteurs de ce projet se mobilisent depuis plusieurs mois pour développer la culture du maïs, manioc et sorgho.

Réunis à Douala lundi dernier, les acteurs du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles(Pidma) étaient formels sur la nécessité de promouvoir la production agricole de certaines filières au Cameroun, notamment le maïs, le sorgho et le manioc. C’était lors de la réunion technique d’informations et de sensibilisation des principaux acteurs et parties prenantes sur le contenu du Pidma dans la région du Littoral. Jean Marie Bell Nyemb, délégué régional de l’Agriculture et du développement rural (Minader) a affirmé pour sa part vouloir « augmenter la production du maïs et du manioc, à travers le Pidma ». Pour cela, le délégué veut aussi « consolider les liens avec les différentes coopératives pour mener à bien leur projet », a –t-il ajouté.

Prévu pour une durée de 5ans (2015-2019), le projet Pidma bénéficie d’une enveloppe de 166,9millions de Dollars, soit 83,45milliards de FCFA. La banque mondiale, principal partenaire financier de ce projet contribue à hauteur de 100 millions de dollars, soit 50milliards de FCFA. Un financement estimé à 59,92%. La quote-part des coopératives financières est évaluée à 10,9 millions de Dollars, soit 5,45 milliards de FCFA. Le gouvernement camerounais quand à lui intervient dans ce projet à hauteur de 12, 4 millions US, soit 6,2milliards de FCFA. Pour les responsables du Pidma, au regard de la demande de maïs et de manioc de plus en plus croissant, « il nous revient d’augmenter notre production et de satisfaire cette demande encore situé au bas de l’échelle », font-il savoir.

Le Pidma comprend trois grands composants. Il s’agit de l’appui à la productivité, à la transformation et la commercialisation agricole, également de l’appui au système de production et de diffusion des semences, aux services publics clés et au transfert de technologie, coordination et gestion du projet. L’objectif du développement du ce projet est de passer d’une agriculture de subsistance de faible productivité des filières maïs, manioc et sorgho à une agriculture commerciale avec des chaînes de valeurs compétitives dans les zones agro-écologiques du pays. Pour ce projet, 300 sociétés coopératives éligibles, représentant 30000 ménages soit 120000 bénéficiaires directs dont 70% de femmes vont bénéficier de ce projet. Les autres bénéficiaires sont les agrobusiness, les institutions de recherche, institutions financières, société de leasing, prestataires de services, services publics clés.

Ghide

Maïs. Vers la  production d'une plus grande quantité pour les ménages et les entreprises

Maïs. Vers la production d'une plus grande quantité pour les ménages et les entreprises

La production locale  inférieure à la demande

Les conventions de partenariat signées avec les responsables du Pidma visent à booster cette demande.

Au regard de la forte demande de ces  produits agricoles, la production nationale est incapable de satisfaire la demande locale. D’où la mise en place du projet Pidma.  En ce qui concerne le manioc, le pays  est en quête de plus de 60 millions de tonnes de ce tubercule pour l’autonomie du secteur agro-alimentaire. Les statistiques rendues publiques l’année dernière,  par le Minader, indiquent que le Cameroun produit 19 millions de tonnes de manioc par an mais, la demande réelle en besoin de consommation domestique est évaluée à 50 millions de tonnes par an. Soit un déficit de 31 millions de tonnes par an. Pour le maïs, la production nationale de cette céréale au Cameroun avoisine 1,8 million de tonnes, pour une demande nationale estimée à plus de  2 millions de tonnes. Soit un gap de 200 000tonnes à combler.

Dans le but d’accroître la production agricole et la rendre plus compétitive, le gouvernement camerounais en synergie avec les institutions internationales notamment la banque mondiale, a entrepris le financement du Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles(Pidma). Ce projet, accentué actuellement sur les filières manioc, maïs et sorgho a été relancé le 28 janvier 2015 à Yaoundé par le ministre camerounais de l’Agriculture et du développement rural (Minader), Essimi Menye.  

Dans le cadre dudit  projet, plusieurs conventions de partenariat ont déjà été signées entre le ministère de l’Agriculture et des acteurs du projet, tels que, les acheteurs agro-business pour l’achat d’environ 9 tonnes de sorgho par an ; de plus de 1 500 tonnes d’amidon ; de près de 50 000 tonnes de farine de manioc et de 1 400 tonnes de maïs par an. En outre, le projet ambitionne ainsi de multiplier les partenariats productifs entre coopératives et agro-industries, d’améliorer le système de production et de distribution de semences et de financer des infrastructures publiques de base, telles que, la réhabilitation de 125 km de routes rurales dans les bassins de production.

Depuis janvier 2015, cinq  accords de partenariats ont  déjà été signés avec les responsables du Pidma. Le dernier en date a été signé le 29 mai 2015 entre le Pidma et la Société de production des aliments  de volailles et de bétail (Socavb).  Pendant le mois de mars dernier, deux autres accords ont été paraphés entre le Pidma, la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit(Bicec), l’international France coopération et  l’université de Florence en Italie.

Ghide

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