Le Pidma encourage l'agriculture intelligente
Le Pidma encourage l'agriculture intelligente

A cet effet, un séminaire de formation sur l’agriculture intelligente face au changement climatique s’est tenu mercredi 2 décembre 2015 à Douala.

« Le changement climatique constitue l’une des menaces les plus sérieuses qui aggravent les autres problèmes environnementaux tels que la pénurie d’eau et la perte de la biodiversité ». Thomas Ngué Bissa, coordonnateur national du Projet d’investissement des marchés agricoles (Pidma), l’a indiqué mercredi 2 décembre 2015 à Douala. Il s’exprimait ainsi, lors du séminaire de formation sur l’agriculture intelligente face au changement climatique. Dans cette optique, les experts de la banque mondiale et du Pidma veulent armer les participants des connaissances et de compréhension sur la gestion durable des terres avec les meilleures pratiques sur le terrain. Ainsi que, des outils qu’ils peuvent utiliser au sein de leur coopérative etc.

Pour ce qui est du Cameroun, les experts de la Banque mondiale relèvent que, les besoins fondamentaux pour améliorer la productivité, accroître l’accès aux marchés, réduire les risques, stimuler l’emploi rural et fournir des services environnementaux s’expriment désormais dans un contexte où l’agriculture est confrontée par l’accélération du changement climatique. Au niveau du Pidma, les experts affirment que, ce dérèglement conduit à des pénuries dans l’approvisionnement en matières premières et produits transformés de leur spéculation à savoir le manioc, le maïs et le sorgho.

Comme l’indiquent les responsables du Pidma, la gestion environnementale des coopératives pilotes est primordiale. Car, les producteurs ne contrôlent plus le calendrier agricole. « Actuellement dans la ville de Douala, les précipitations sont irrégulières et viennent à contre temps. Cette situation désoriente un peu les producteurs et peut impacter sur la production. Surtout qu’il y a des cultures qui interviennent pendant une certaine période », indique Samuel Yen, le coordonnateur régional du Pidma.

Dans le but de valoriser l’agriculture intelligente, le Dr Ernest Molua, assistant en chef au département de l’agriculture à l’université de Buea met l’accent sur l’implication dans la gestion durable des terres. « Les exploitants agricoles sont préoccupés par ces changements. Et, l’agriculture intelligente demande une augmentation de la production et une préservation de l’écosystème », souligne l’expert. A l’en croire, de telles pratiques comprennent la gestion des terres et de l’eau, la réhabilitation des bassins versants, l’intégration des arbres dans la culture, également la gestion de l’élevage et de l’énergie rurale dans un système de production intégrée.

A la fin de cette formation qui va durer trois jours (du 2 au 4 décembre 2015), les participants doivent pouvoir préparer des plans d’action sur l’intégration de l’agriculture intelligente face au changement climatique ; produire un outil de suivi et évaluation du portefeuille de l’agriculture intelligente face au changement climatique. Cet outil apprend-on, sera utilisé par les prestataires locaux de services, qui seront chargés d’accompagner les organisateurs de producteurs à savoir les coopératives et les Petites et moyennes entreprises(PME) à l’intégration de l’agriculture intelligente dans leurs business plan. Egalement, d’être capable de concevoir, mettre en œuvre et de suivre les projets carbone pour la gestion durable des terres agricoles. Cette formation cible environ 60 participants dont les personnels du Pidma, les membres des coopératives éligibles, les experts et les personnes ressources etc.

Ghide

Thomas Ngué Bissa Coordonnateur National du PIDMA

Thomas Ngué Bissa Coordonnateur National du PIDMA

Thomas Ngué Bissa

« Il faut faire  l’agriculture intelligente sans détruire l’écosystème»

Le Coordonateur national du PIDMA, revient sur l’impact du changement climatique sur l’agriculture.

Le changement climatique est à l’ordre du jour dans le monde. Et, le Pidma organise aujourd’hui un séminaire de formation sur l’agriculture intelligente face au changement climatique. Pourquoi ?

Le Pidma depuis sa construction décrit  ce phénomène comme extrêmement dangereux pour l’agriculture. Le séminaire d’aujourd’hui coïncide juste avec la COP21, ce n’est pas un fruit du hasard. Dans la mise en place d’une agriculture contractuelle durable, la prise en charge des questions liées au changement climatique est doublement importante, non seulement pour la sécurité alimentaire de nos coopératives, mais également parce qu’elles vont signer des contrats de livraison de matières premières avec des agro-industries. Et, le respect des clauses est important. En termes d’assurances agricoles, il faut prendre toutes les dispositions techniques pour que nos coopératives soient en règles. D’où l’organisation de ce séminaire. 

Quel peut être l’impact du changement climatique sur l’agriculture ?

Actuellement, aucun n’agriculteur ne maitrise la notion de pluviométrie. Et dans ces conditions, il est totalement difficile de conduire une exploitation agricole. Car,  il y a une forte perturbation au niveau du changement climatique notamment en termes de longueur de saison. A l’exemple, la saison pluvieuse a été plus longue cette année. Et à cause de cela, les agriculteurs  ne maitrisent plus les périodes d’ensemencement et de rendement. Or, les rendements sont la base sur laquelle techniquement les industriels signent les contrats. Cependant, nous n’avons pas encore un système d’irrigation qui nous permet de maitriser un tel changement. C’est pourquoi,  nous voulons prendre des précautions. Le Cameroun occupe une place de choix en Afrique et même dans le monde, pour cela, nous devons préserver  notre écosystème. Dans la mise en place du Pidma, il est presque interdit d’abattre les forêts. Nous allons travailler sur des zones de jachères, et pour le faire, il faut préserver  l’environnement et éviter toute destruction. Et c’est pour cela qu’on parle d’une agriculture intelligente. Si au préalable on produisait 2 tonnes de maïs sur  1 hectare, il faut créer des conditions pour qu’on soit à 5 ou 6 tonnes sans toutefois  détruire la forêt et vouloir conquérir  trois hectares supplémentaires. En outre, des mesures sont prises au niveau du gouvernement, mais il faut beaucoup des ressources notamment financières et humaines pour contrôler ce phénomène.

Propos recueillis par Ghide

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