La mauvaise qualité des semences plombe la production
La mauvaise qualité des semences plombe la production

Les agriculteurs utilisent les semences vieilles de 28 ans. Une situation dénoncée au sein de la Chambre d’Agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts(Capef).

Dans une interview accordée au quotidien de l’Economie le 9 juin 2015, Julbert Konango, Délégué régional de la Chambre d’Agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts (Capef) Littoral, avait affirmé que : « la semence de maïs que nous utilisons aujourd’hui est une semence qui a été mise en place en 1987 ». Pour Julbert Konango, cette situation découle du laxisme des acteurs du secteur. « L’usage de ce type de semence montre que nos agronomes ne travaillent pas », a-t-il ajouté. Ce manque d’innovation et de la recherche observé dans le secteur serait aussi lié à plusieurs problèmes, relève le délégué régional de la Capef Littoral.

Premièrement, le manque de financement est un obstacle sérieux au développement de nouvelles semences. « Nos instituts de recherches sont souvent abandonnés à eux-mêmes, car, ils ne bénéficient pas d’un appui financier pouvant promouvoir leur développement », affirme le délégué régional. De plus, l’absence de véritables ingénieurs agricoles ou agronomes plombe la recherche. Cela dit, n’étant satisfait de la gestion des laboratoires et de leur condition de travail, « nombres d’entre eux préfèrent partir ailleurs, ceci parce que, les résultats de leur labeur ne sont pas valorisés ». D’où l’absence de main d’œuvre dans les laboratoires. « A l’Institut de la recherche agricole pour le développement(IRAD) de Djombe, sur les 25 employés que comptent cet institut, il y a pas 10 chercheurs », prend-il en exemple.

Au regard de cette insuffisance de chercheurs, Julbert Konango indique par exemple que le segment de la recherche étant vaste, moins de dix chercheurs ne peuvent pas couvrir tous les secteurs agricoles. « C’est autant de raisons qui rendent timide l’évolution de l’agriculture au Cameroun », confie-t-il. En avril dernier, dans le cadre du Contrat de désendettement et de développement (C2D), l'Agence française de développement a octroyé une enveloppe de 199 millions de FCFA, soit 0,50 million d’Euros pour permettre à quatre coopératives de mettre en œuvre des projets de recherche-développement, dans le domaine agricole. A la délégation régionale de la Capef, cette somme est jugée insuffisante. « Nos laboratoires ne sont pas suffisamment équipées. En outre, certaines semences importées, notamment le Panar, (semences de maïs d’Afrique du Sud) n’est pas adapté dans toutes les régions du Cameroun pour la culture du maïs », nous fait-on savoir.

Ghide

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