les artisanes ont recourt aux outils rudimentaires
les artisanes ont recourt aux outils rudimentaires

Le manque de financement, l’outillage rudimentaire, la transformation archaïque sont entre autres problèmes auxquels les acteurs de ce secteur sont confrontés au quotidien.

Les artisans exerçant dans le secteur agro-alimentaire du département du Wouri dans la région du Littoral ne parviennent pas à faire décoller leur activité. En cause, de nombreuses difficultés liées notamment au manque de financement, l’outillage rudimentaire, la transformation archaïque, la cherté et la rareté de la matière première. Ces problèmes et bien d’autres impactent selon Joséphine Wandji, artisane, négativement sur la productivité. Spécialisée dans la fabrication des brochettes de soja et des croquettes d’arachides enrobés de farine, elle estime que le manque de financements et la cherté de la matière première sont pour beaucoup dans l’incapacité des professionnels de ce secteur à évoluer. « J’aimerais produire en grande quantité, mais je ne peux pas parce que mes ressources sont limitées », explique-t-elle.

La fabrication des boulettes de sésame est la spécialité de Marie Massinfa. Cependant, pour y parvenir à sa transformation artisanale l’ouvrière est contrainte de le faire manuellement. « Je n’ai pas de machine spéciale avec laquelle je peux facilement écraser et enrober mes produits ; je le fais souvent avec une moulinette », affirme l’artiste culinaire. D’un artisan à un autre, les problèmes sont presque similaires. Façonnière, Madame Nkwenda éprouve d’énormes difficultés chaque fois qu’elle doit fabriquer des croustilles de riz, de manioc et les mac-croquettes de macaronis. « La transformation prend plus de temps parce que je ne dispose pas des outils nécessaires à l’instar du séchoir », se désole-t-elle.

En plus de tirer le diable par la queue, les artisans doivent également s’y faire avec les caprices de la saison des pluies. Par conséquent, les produits transformés prennent plus de temps que prévu lors du séchage, s’humidifient et prennent de la moisissure. Il n’empêche que ces créateurs d’œuvres d’art ont foi à l’avenir surtout que la clientèle sait reconnaître le travail bien fait. Même s’il « nous arrive parfois de ne pas respecter nos engagements vis-à-vis des clients à cause de la demande qui est au dessus de l’offre », relèvent quelques artisanes interrogées au Salon départemental de l’artisanat du Wouri. Pour Jean Bakop, fabricant de charbon végétal, il est possible de bien produire comme les Européens « même s’il est vrai que les problèmes auxquels ont fait face le rend pour le moment impossible ».

Consciente des difficultés suscitées, la Chambre de Commerce, d’industrie, des mines et de l’artisanat (Ccima) en collaboration avec la délégation départementale du ministère des Petites et moyennes entreprises, de l’économie sociale et de l’artisanat (Minpmeesa) n’ont jamais cessé de mener des actions visant à promouvoir le secteur. La preuve, « on organise des foires et des salons et invitons nos artistes à participer et concourir lors des foires internationaux », dit-on à la Ccima.

Ghide

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